Projet d'Atlas des Col. Cerambycidae du Massif Armoricain
En 1903, C. Houlbert et E. Monnot publiaient
dans le Bulletin de la Société Scientifique et Médicale
de l'Ouest, sous forme de cahiers détachables, une Faune
Entomologique Armoricaine des Cerambycidae. Cette faune sera éditée
en volume en 1908, tout comme celles consacrées aux autres
grandes familles de Coléoptères étudiées
par Houlbert et ses contemporains (Carabidae, 1909 ; Scarabaeidae,
1910
).
Ces ouvrages qui datent d'un siècle et sont largement dépassés
(la classification, les noms des familles, genres et espèces
ont parfois subis de profonds remaniements) demeurent pourtant
des documents précieux pour toute étude faunistique
: ils sont notre référence, celle de nos chères
collections du même nom. Les Faunes Entomologiques Armoricaines
sont surtout référencées au niveau national
: leurs citations, comme d'autres études régionales
voire départementales, ont fondamentalement participé
aux successives Faunes de France publiées au cours du siècle.
Et pourtant
force est de constater que malgré la
somme des documents disponibles, il est souvent difficile de se
représenter clairement l'état de notre faune entomologique.
Quel amateur de terrain n'a pas rencontré une espèce
hors de son aire de répartition communément admise
? Quid des " nouvelles " espèces et de celles
que l'on ne retrouve pas ?
A l'évidence, nos observations, nos collections détiennent
ces renseignements ignorés de tous (ah ces notes de chasse
que je n'ai pas (osé ?) communiquées !) : reste
à les rassembler, comme le fit la Société
Scientifique et Médicale de l'Ouest du siècle dernier,
pour faire le point sur nos connaissances et pour participer raisonnablement
aux futures faunes nationales qui ne manqueront pas de paraître.
A l'heure de l'écologie ou de la gestion du patrimoine
naturel, un travail fondamental de cet ordre, n'en doutons pas,
relève de la vocation et des compétences du GRETIA.
Un rapide tour d'horizon sur Internet indique que de nombreuses
associations naturalistes ont récemment fait paraître
des listes, catalogues ou atlas de leur faune régionale
: ne soyons pas en reste !
Ainsi le débat lancé sur la répartition de nos gracieux longicornes armoricains lors de la dernière A.G. d'automne du GRETIA a montré l'état parcellaire de nos connaissances et le désir soudain partagé de mutualiser nos observations. Pour mémoire, une récente liste disponible sur Internet fait état de 253 espèces pour la faune métropolitaine, Houlbert & Monnot (1908) en dénombraient 90 avec de nombreuses incertitudes. Nos discussions font penser que nous devrions confirmer la présence d'une centaine d'espèces pour le Massif.
J'ai évoqué le " cas " du petit Clyte floricole Chlorophorus sartor (Müller, 1766) : répertorié par Houlbert & Monnot (1908), repris dans la faune de Planet (1924) puis dans celles de Picard (1929) et Villiers (1978), il disparaît du quart nord-ouest de la France chez Bense (1995), ce que confirme (par omission ?) Du Chatenet (2000). Le petit Clyte s'observe pourtant bien en divers endroits de la forêt de Rennes et dans d'autres secteurs d'Ille-et-Vilaine dès la mi-juin. Peut-être l'avez-vous rencontré ailleurs ? La répartition de nombreuses espèces pose des problèmes similaires : présence accidentelle ou établie, nous en savons finalement très peu |
Chlorophorus sartor © F. Köhler chlorophorus-sartor-foto-koehler.html |
Le projet de publier un atlas des Cerambycidae du Massif Armoricain a certes pour dessein de permettre à chaque observateur de communiquer ses découvertes, mais surtout ses notes de chasses les plus banales afin de ne pas sur représenter les espèces rares souvent très recherchées. Cet Atlas portant sur un petit nombre d'espèce sera l'occasion d'établir un protocole d'étude transposable à la cartographie d'autres groupes : fiche de renseignement type, saisie raisonnée des données, système de cartographie, iconographie et partenariat. Il est encore trop tôt pour savoir quelle sera la forme définitive de cet ouvrage, cependant, un petit groupe de bonnes volontés se constitue : il ne demande qu'à s'étoffer.
Pour plus d'info sur cette atlas, lien vers la page...
Dans un premier temps, les personnes intéressées par cette étude peuvent me contacter : il serait pertinent de faire le point sur nos compétences respectives. Ensuite, chacun peut commencer à rassembler ses données, ce sera l'occasion d'ouvrir des cartons et de se remémorer quelques sorties oubliées. J'espère la mise au point rapide d'un système de saisie de nos très précieuses observations : il vous sera prochainement communiqué.
Pour conclure, je vous invite à noter
avec précision vos observations hivernales (on trouve quelques
espèces en loge dans le bois : Rhagium sp., etc.)
avant celles, nombreuses, que vous ferez ce printemps.
Xavier Gouverneur
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