C’est une grande cicadelle (entre 10 et 18mm) au faciès caractéristique, la rendant inconfondable : sa tête est très aplatie et le pronotum porte deux expansions latérales qui font penser à des oreilles. Ce caractère lui a d’ailleurs valu le nom de « Ohrzikade » chez nos voisins germaniques. Malgré sa morphologie exubérante, cette espèce reste très discrète ; sa livrée, variant du gris-vert au brun, n’aide pas le naturaliste à l’observer… sauf lorsqu’elle tombe sur le parapluie japonais du batteur ou qu’elle se pose sur le drap blanc du lépidoptériste noctambule !
Comment
vit-elle ?
D’après Giustina (1989), elle « vit essentiellement sur Quercus spp. [chênes], mais parfois aussi sur Alnus glutinosa [Aulne glutineux] et Corylus spp. [noisetiers]. Sa biologie est mal connue, son cycle doit se dérouler sur deux années. » En fait, il se pourrait qu’elle se développe sur bien d’autres essences : Salix spp. [saules], Sorbus aria [Alisier blanc, Alisier de Bourgogne], Lonicera xylosteum [Chèvrefeuille des haies], Eupatorium cannabinum [Eupatoire à feuilles de chanvre], Carpinus betulae [Charme], Pinus sylvestris [Pin sylvestre]… (Dabry 2010)
Comment
la trouve-t’on ?
Toujours d’après Giustina (1989), « on capture [Ledra aurita] au piège lumineux. » Il semblerait en effet que le Grand Diable soit attiré par la lumière, et notamment lors des chaudes soirées d’été… Le battage des plantes hôtes est également une méthode à privilégier. Le « hasard » fera le reste !
En France, elle est présente dans plus de la moitié des départements [Cette carte a été réalisée à partir, entre autres, d’observations publiées sur le forum Le monde des insectes : http://www.insecte.org/forum/]
Pour le Massif armoricain (Le Mao & Fouillet 2003), notez la belle prospection dans le Maine-et-Loire. Ailleurs, les observations sont un peu plus éparses. Mais il est possible de faire mieux ! On relève le défi ?
Quand
la
trouve-t-on ?
Sur le Massif armoricain, d’après les « statistiques » locales, les premières larves ont été notées pendant la seconde quinzaine d’avril, et sont observables jusque fin septembre. Les adultes apparaissent début mai et, comme les larves, disparaissent fin septembre.
Contributeurs à
l'état "0" de l'enquête
Baral Catherine, Barbier Sylvain, Blond Mickaël, Bonfils Muriel, Boulord Anthony, Cabaret Aurélien, Charrier Michel, Chasseloup Pierre, Chéreau Loïc, Coat Jean-Paul, Constantin Robert, Coulomb Roselyne, Courtial Cyril, de la Pinsonnais Amaury, Dethan Dominique, Douillard Emmanuel, Durand Olivier, Dusoulier François, Eulin Jean-Louis, Fouillet Philippe, Foussard Denis, François Alexandre, Gabory Olivier, Garrin Mael, GRETIA, Guézou Françoise, Hémeury Marie-Claude, Herbrecht Franck, Jamard Hervé, Lagarde Mathieu, Le Mao Patrick, Leheurteux Emmanuel, Lévêque Nathalie, Livory Alain, Martin Charles, Maudet Yann, Melerfell (pseudo forum), Mouquet Claire, Mucci Magali, Noël Frédéric, Parmentier Emmanuel, René Antéa, René Benoît, Robert Lili, Saintilan Alexis, Talneau Jean-Jacques, Voyageur Loustic (pseudo forum).
Merci au CPIE Loire et Mauges qui nous a aimablement transmis les données de Ledra pour cette première cartographie armoricaine !
Bibliographie
Dabry, J., 2010.
Diables et Cercopes:
lumières sur quelques Cicadomorphes de Lorraine. Bulletin de
la Société
lorraine d’Entomologie, 13, pp.16–22.
Della
Giustina, W., 1989. Homoptères
Cicadellidae. Vol. 3,
Paris: Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles.
Le
Mao, P. & Fouillet, P., 2003. Ledra aurita
(Cicadellidae
Ledrinae) en Bretagne. Elona, 3, pp.25–26.